L'association « Carnaval de Chalabre »

Photo archives, 4 décembre 2021

C'était il y a à peine plus de dix ans, au mois de mars 2013. La place Charles-Amouroux, ainsi baptisée depuis 1971, après vote en conseil municipal du 19 juillet, et les anciens abattoirs, fermés le 1er janvier 1968 après vote en conseil municipal du 11 décembre 1967, ne renouvelaient pas le bail à l'équipe de bénévoles chargée de donner un corps et une âme à sa Majesté Badaluc, prince de l’éphémère et de carnaval.

Il convient de le rappeler, la confection du « Palhassut », plus tard mieux connu sous le nom de Badaluc, était chaque année réalisée dans l'intimité de ce lieu qui renvoyait jadis la complainte des bêtes de boucherie. C'est là, sous la salle Michel Plasson chère aux musiciens de l'OPVC, que soir après soir, les gardiens de la tradition laissaient libre cours à leur imagination, pour que la fête soit belle.

Inauguration de la salle Michel Plasson

De gauche à droite, Roger Laffont, Malou Saddier, René Boyer, maire, Jeanne-Marie Boyer, Hubert Carcy, Richard Conte (OPVC)

Depuis 2013, à l'image du bohémien errant, le collectif de Carnaval et Badaluc repartent à la recherche d'un pied à terre, susceptible d'accueillir matériel et atelier d'élaboration. A l'ancien atelier de mécanique Canat d'abord, dans un espace désaffecté de l'usine Franzone rue du Pont-Vieux ensuite, dans une grange de la ferme Saint-Martin, dans un coin de banlieue du Cazal, non loin d'un estaminet ouvert près de la halle aux mesures.

Et au final, avec 2024 qui s'annonce, il est déjà demain pour le Comité de Carnaval et son président Loik Rosich, dynamiques successeurs de l'association les « Solistes de l'Avenir du Kercorb », et toujours aussi préoccupés par l’avenir de Badaluc. En assemblée générale ces derniers jours, il apparaît que le collectif se retrouve confronté à ce problème récurrent, avec une question posée : Badaluc sera-t-il en mesure de célébrer en 2024 le 56e anniversaire d'une liaison ardente avec ses amis du Pays Chalabrais ? Pour l'heure, l'association « Carnaval de Chalabre » lance un appel, en espérant trouver un local qui puisse les accueillir. Toutes les suggestions sont les bienvenues, les personnes susceptibles d'avancer une proposition peuvent se mettre en contact avec Loik Rosich (06 49 89 75 53), ou un membre du collectif.

Les loups devant l'hôtel Valentin Martinez, Cours d'Aguesseau

Photo archives Mars 1956 

L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du vendredi 23 avril 1993. Cette année restera comme une année unique, car pour première fois, et en l'espace de 48 heures seulement, son altesse Badaluc avait réussi le tour de force de changer de visage du jour au lendemain. 

A la réception de sa Majesté (Photos archives, Avril 1993).

Un accueil triomphal de Sa Majesté Badaluc XXVe du nom a donné le départ des festivités carnavalesques en Kercorb. L’arrivée orchestrée de façon très originale par les très imaginatifs sociétaires de l’OPVC a été suivie d’un grand nombre de Chalabrois, qui ont également eu le plaisir de découvrir en avant-première la chorale chère à Edouard Garcia. A en juger par les applaudissements nourris de l’assemblée, la reconversion du tout nouveau retraité est réussie. L’école primaire participait aussi à la fête, des chants et des danses rythmées précédaient l’aubade des musiciens de l’OPVC.

Le tour de fécos qui emmènera une multitude de masques jusqu’à une heure très tardive en ce samedi aura été l’unique manifestation d’allégresse à laquelle Badaluc XXV a eu droit : le petit matin lui sera fatal, et le symbole de Carnaval, victime de vandales incendiaires disparaîtra avant que ne puisse commencer son deuxième jour de règne en Kercorb. Malgré l’adversité, le carnaval à Chalabre a été mené jusqu’à son terme, grâce à la flamme qui anime et qui animera encore longtemps la belle équipe de l’OPVC.

Le tour de force réalisé par ces derniers est des plus remarquables, si bien que le programme annoncé a été respecté à la lettre et à la note. Dans ce contexte il serait ingrat de ne pas relever la performance de Nicolae Fleissig, qui en un temps record, a permis à Badaluc XXV de renaître de ses cendres. Badaluc XXV est mort, vive Badaluc XXVIe du nom !

Profitant de la confusion, les détenus libérés du panier à salade prennent un bock au café le plus proche 

Badaluc XXV porte le deuil de son prédécesseur

André, Robert et René ont fait parler les sentiments, en vain 

Jeunes artistes à l'ouvrage  (Photos Thierry Roncalli).

Voilà quelques jours déjà que Badaluc le 53e de la lignée est parti rejoindre son éternité. Il faut l’imaginer consigné pour toujours dans la galerie de ses ancêtres, une boîte d’allumettes à la main, se demandant encore ce qui avait pu se passer. Et c’est peut-être aussi la question que se posent Emma, Paolo et Raphaël, investis près de quatre semaines durant pour apporter leur concours à la conception de sa Majesté Carnaval, partie au final en fumée.

Présents de mars à avril sur différents ateliers le mercredi et le samedi, ils ont intégré la cour des grands avec une joie sans réserve, pour créer l’ensemble des ornements propres à rajouter du volume décoratif à sa Majesté. Depuis le travail sur le grillage, jusqu’à l’encollage du papier, le tout sous l'oeil vigilant de Séverine, nos pionniers de la déco ont créé les deux poulpes, le requin marteau et les petits poissons. Créatures tout droit sorties des profondeurs de la mer, pour venir parader aux côtés de notre intrépide marinier.

Beaucoup d’imagination, autant de  persévérance, et il semble évident que la relève se prépare, ce qu’Emma Defernez, Paolo Tur y Tur et Raphaël Roncalli ont démontré tout au long de cette édition 2023. Un grand merci à tous les trois, sans oublier Thierry, artiste aérographe et concepteur d’illustres bobines. 2024, c’est déjà demain !

L’article mis en ligne avait été publié dans l’Indépendant, édition du dimanche 16 mars 2003.

Les enfants du centre de loisirs ont animé une superbe cavalcade (photo archives Mars 2003).

Les petits pensionnaires du centre de  loisirs n‘avaient vraiment rien laissé au hasard, il ne fallait surtout pas que leur illustre invité ait à souffrir du mal du pays. Tout droit venu de son lointain far-west, John Lebigos a été accueilli en fanfare sur le quai de la gare, expressément remise en service pour l’occasion. Sensible à autant d’égards, le beau John commencera sa parade sur les cours chalabrois au volant d’une belle oldsmobile et le cours d’Aguesseau noyé sous les confettis va en un instant prendre des allures de 5e avenue.

De la halle au cours Colbert en passant par la rue des Pénitents Bleus, la Big Apple du Chalabrais ouvrait grand ses portes à l’ambassadeur de Badaluc, sauveur annoncé d’une cité en totale perdition. Mais la fièvre allait vite retomber au grand dam des pensionnaires du CLSH, auxquels on ne la fait pas comme çà. Eventée en mois de temps qu’il n’en faudra à John pour dégainer son « flingo », la supercherie allait valoir à ce cow-boy de série B, un dernier voyage au bout de fourches infernales. Ainsi John Lebigos qui brûlait d’envie de prospecter au fond des puits des jardins de la Bâtisse, n’aura pas fait un pli face au président Harold Brick et Debrock et à ses assesseurs, qui ont dénoué une à une les grosses ficelles de ce renégat. Félicitations aux petits pensionnaires du centre de  loisirs, à leur encadrement, aux musiciens, et un grand merci à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette journée.